16 décembre 2008

Séjour solidaire au Burkina Faso


Pour ce dernier atelier documentaire, la destination fut le Burkina Faso, le pays des hommes intègres. L'objectif a été de réaliser un reportage, dans le cadre d'un voyage solidaire, avec les jeunes de la MJC de Gandrange.

Nous avons découvert les conditions d’études d’une classe, comme il y a en tant d’autres là-bas. C’est Souleymane Nikiema qui nous ouvre les portes de son école. Celle-ci bénéficie d’un soutien logistique pour sa rénovation. La moyenne d’une classe publique au Burkina Faso se situe autour des 100 élèves. Bien souvent, ils doivent se partager à quatre le banc et la table initialement prévus pour deux. Beaucoup d’enfants ne rentrent pas pour la pause déjeuner car leurs parents n’ont rien à leur proposer à manger. Ils attendent alors devant l’école la reprise des cours. Difficile d’étudier avec un seul repas par jour.



Par ailleurs, nous avons visité, grâce à Monica Blanc-Gomez, l’institut de formation au cinéma « Imagine », créé par le réalisateur burkinabé Gaston Kabore. La visite nous a permis de nous entretenir avec les étudiants en cinéma qui se montrent très motivés. Ils en ont profité pour nous faire découvrir leurs premières réalisations. Cette expérience est très encourageante. Elle montre que de nombreuses actions positives sont entreprises en Afrique.

C’est avec le même émerveillement que l’on fit la connaissance d’Enzo et de son dispensaire. Cet Italien septuagénaire a quitté il y a plus de 20 ans son pays natal pour s’installer près de Koudougou. Il créa ainsi le Centre Socio Sanitaire Oasis qui permet à plus de 2000 nécessiteux de bénéficier d’un accès aux soins, à la formation et à la nourriture chaque semaine.

C’est dans un tout autre état d’esprit que Roch Bougouma nous fait découvrir Ouaga 2000 et ses magasins aux luxes similaires à ceux qui existent en Europe. Ouaga 2000, c’est l’air climatisé, des villas gigantesques, des hôtels avec piscines démesurées … Face à cet étalage, il est difficile d’accepter que des enfants puissent encore aujourd’hui boire l'eau insalubre du marigot. Le manque d’eau, de nourriture et le paludisme sont les principaux fléaux qui touchent la majorité de la population.

Le Burkina Faso est un des pays les plus pauvre au monde, on y vit en moyenne pas plus de 47 ans. Pourtant, le téléphone portable fonctionne partout même s'il n'y a pas d'eau courante, d'eau potable, ni d'électricité pour la plupart de la population. Il y a beaucoup de personnes qui roulent en scooter alors que l'essence est aussi chère que chez nous et que leur niveau de vie est de dix fois inférieur au notre. Il y a des contrastes que l'on ne s'explique pas.

Je m’arrête ici dans ce récit que de nombreuses pages de description ne suffiraient pas à rendre compte. J'ai un peu de mal à exprimer ce que l’on ressent sur place, difficultés bien dérisoires comparées aux conditions de vie ou plutôt de survie des habitants. Pour ceux qui désirent en savoir plus et participer au débat, une projection du film sera prochainement organisée et un DVD sera édité pour l'occasion. Les bénéfices seront versés à un projet de développement local.

Cet atelier vidéo a pu exister grâce à mon ami Amadou Kane et aux partenaires : « Passeurs d’images », MJC de Gandrange, JAS, Oxygène et la Municipalité de Gandrange. Qu’ils en soient remerciés.

Stéphane Bubel